Dans une société où le sexe est conçu comme un produit, où le plaisir règne en maître, le point G devient « le trésor perdu ». Une chimère qui, une fois réalisée, fera que chaque femme aura un orgasme, comme s’il s’agissait d’une magie ancienne.
Est-ce un mythe ?
Pendant longtemps, l’orgasme et le plaisir féminin ont été des sujets de discussion dans les sociétés et aussi dans le domaine scientifique. Si nous remontons le temps jusqu’au XIe siècle, nous pouvons voir que dans l’Inde ancienne, il existait déjà des textes décrivant une zone érogène de haute sensibilité, capable de produire du plaisir à l’intérieur du vagin. Vers le XVIIe siècle, l’anatomiste Regnier de Graaf a décrit une zone anatomique érogène dans la paroi vaginale antérieure.
Le terme « Gräfenberg Point » a été introduit en 1980 par Addiego et ses collaborateurs. C’est en l’honneur du médecin allemand Ernst Gráfenberg qui a décrit une zone érogène dans la paroi vaginale antérieure en 1940-1950. C’est ainsi que le « Point G » a atteint le statut de mythe moderne grâce au best-seller « Le Point G et autres découvertes récentes sur la sexualité humaine », qui a suscité depuis de nombreuses controverses.
Dernièrement, les changements sociaux et culturels ouvrent la porte à une compréhension plus profonde de la sexualité féminine et à générer un débat autour d’elle. Aussi, le soi-disant « point G » est l’une de ces données déroutantes, à cause desquelles nous finissons par blâmer nos partenaires ou étiqueter nos relations sexuelles comme désagréables.
Emplacement supposé du point G
Selon certains scientifiques, le point G n’est pas une structure ou un organe défini. Une multitude d’études ont été menées à la fois à partir de dissections, d’images anatomiques, d’imagerie par résonance magnétique et d’ultrasons. Elles concluent que cette structure supposée, le point G, n’existe pas spécifiquement. Toutefois, les chercheurs se sont convenus qu’il s’agit bien d’une zone de concentration de nerfs et de vaisseaux sanguins dans cette partie antérieure de la paroi vaginale. Elle est peut-être plus sensible à la stimulation, mais que ce n’est pas une structure différenciée. Cette concentration de nerfs est ce qui a conduit à tant de discussions qu’il s’agisse d’une structure définie ou non.